L’abandon de poste en CDI : que faire ?

Face à l’abandon de poste d’un salarié en CDI, employeurs et employés se posent souvent des questions quant aux démarches à suivre et aux conséquences juridiques. Cet article vous éclaire sur les différentes étapes à respecter et les droits et obligations de chacun.

Définition de l’abandon de poste

L’abandon de poste est caractérisé par l’absence injustifiée d’un salarié en CDI, sans avoir préalablement informé son employeur. Il s’agit d’une situation délicate pour l’entreprise, qui doit réagir rapidement afin d’éviter des complications juridiques et financières.

Les étapes à suivre par l’employeur

En cas d’abandon de poste, l’employeur doit tout d’abord tenter de contacter le salarié, afin de comprendre les raisons de son absence. Si les tentatives restent infructueuses, il peut alors procéder aux étapes suivantes :

  • Mise en demeure : envoyer au salarié une lettre recommandée avec accusé de réception, lui demandant de justifier son absence et le mettant en demeure de reprendre son travail.
  • Poursuite du versement du salaire : tant que le salarié n’a pas été licencié pour abandon de poste, l’employeur est tenu de continuer à verser son salaire.
  • Entretien préalable au licenciement : si le salarié ne justifie pas son absence ou ne reprend pas son travail, l’employeur peut le convoquer à un entretien préalable à une éventuelle procédure de licenciement. Ce dernier doit être organisé dans un délai minimal de cinq jours ouvrables après réception de la convocation.
  • Licenciement pour faute grave : en l’absence de justification valable, l’abandon de poste peut être considéré comme une faute grave, justifiant un licenciement sans préavis ni indemnités.

Les droits et obligations du salarié

Le salarié en CDI qui abandonne son poste doit être conscient des conséquences juridiques et financières de son acte. En effet, il s’expose à un licenciement pour faute grave, avec les conséquences suivantes :

  • Perte du droit à un préavis et à une indemnité compensatrice de préavis.
  • Perte du droit aux indemnités de licenciement.
  • Possibilité d’être inscrit sur le fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP).

Toutefois, si le salarié parvient à justifier son absence (maladie, accident du travail, etc.), il peut éviter ces sanctions. Il est donc important pour lui de communiquer rapidement avec son employeur et de fournir les documents nécessaires pour prouver la légitimité de son absence.

Les alternatives à l’abandon de poste

Plutôt que d’opter pour l’abandon de poste, le salarié en CDI mécontent de sa situation professionnelle peut envisager d’autres solutions :

  • Négocier une rupture conventionnelle : il s’agit d’un accord à l’amiable entre le salarié et l’employeur, permettant au premier de quitter son emploi tout en bénéficiant d’une indemnité de rupture.
  • Démissionner : si le salarié souhaite quitter son emploi, il doit adresser une lettre de démission à son employeur. Il devra alors effectuer un préavis dont la durée varie en fonction de la convention collective applicable.
  • Saisir le conseil des prud’hommes : si le salarié est victime de harcèlement moral ou se trouve dans une situation intenable au sein de l’entreprise, il peut saisir les prud’hommes afin d’obtenir réparation et éventuellement la résiliation judiciaire de son contrat.

Récapitulatif des démarches à suivre

En conclusion, face à un abandon de poste en CDI, il est important pour l’employeur d’adopter une démarche rigoureuse et respectueuse des procédures légales. Quant au salarié, il est essentiel qu’il prenne conscience des conséquences juridiques et financières liées à cette décision et qu’il privilégie autant que possible les alternatives légitimes pour mettre fin à son contrat.